Du Bruissement d’horizon,
« Wer hat uns also umgredeht, dass wir was wir auch tun, in jener Haltung sind von einem, welcher fortgeht ? wie er auf dem letztem Hügel, der ihm ganz sein Tal noch einmal zeigt, sich wendet, anhält weilt-, so leben wir und nehmen immer Abschied. »
« Qui nous a si bien retournés que de la sorte nous soyons, quoi que nous fassions dans l’attitude du départ¸ tel celui qui, s’en allant, fait halte sur le dernier coteau d’où sa vallée entière s’offre une fois encore, se retourne et s’attarde -, tels nous vivons en prenant congé sans cesse. »
Rainer Maria Rilke, Huitième élégie, Elégies de Duino, Trad. François-René Daillie
Chercher de l’universel, ce qui nous relie, plus ce qui nous divise et l’encourager pour que les liens soient plus forts que la division. Proposer une vision d’une organisation plus forte par ses différences, sans que ces différences l’amenuisent, ou la minent. Chercher le dérisoire, comme des bateaux lanternes lancés au crépuscule sous le vieux pont de Mostar, là où 30 ans avant tous les conflits de l’ex-Yougoslavie, de l’histoire des cultures slaves et européennes se sont cristallisés dans des politiques ethniques et religieuses d « une fin de l’histoire » et de la destruction des cultures. Un dérisoire qu’un visage et le sourire d’un enfant nous exprime naïvement, car l’horizon est toujours là ce matin, et que le monde ne s’est pas encore effondré dans les abymes irréversibles. La cruauté transgresse chaque fois pour des crimes et des atrocités sans nom. Une faille empathique nous rend aveugle car nous ne pouvons pas comprendre l’autre et son discours. Le « superfort » aurait-il toujours raison ? Andersen nous parlait de cette petite fille perdue dans les rues et l’agitation de la fête de fin d’année et d’un Nouvel An prometteur. Orpheline, elle rêvait de gagner quelques sous, et frottant ces allumettes pour se réchauffer, elle rêvait de chaleur, de repas et de sapin de Noël. L’irrévocable serait-il toujours certain ?
La prochaine Journée Mondiale 2024 porte plus que jamais sur la signifiance du changement climatique, des éléments et du fragile équilibre d’habiter le monde. Devenir éléments, neige, pluie, soleil, vent et nuages, devenir arc-en-ciel. Et aussi du cycle des planètes, des vagues et des saisons, comme aussi des cycles et des âges du corps. Se rappeler aussi que tous ces cycles sont des rythmes qui nous ouvrent des chorégraphies et des gestes pour faire monde. D’avance, merci à tous les centres et membres, à tous les artistes qui participeront pour ébruiter la voix de notre organisation. Pour les vidéos et vos programmes, nous vous demandons de les envoyer avant le 15 février.
Penser les 95 ans de notre organisation cette année 2024, mais aussi et surtout les 100 ans en 2029, c’est ouvrir d’ores et déjà une boîte à idées pour des projets futurs. Parlons déjà de notre envie de proposer des sessions digitales avec les scénographes et créateurs de marionnettes qui s’appelleront « Zoom Puppet Doctors » proposé par l’UNIMA Norvège, parlant de techniques mais aussi d’esthétiques du théâtre de marionnettes. Parlons d’entretiens avec des maîtres et des figures de l’histoire de la marionnette. Pensons à un projet aussi fou qu’un film à propos des marionnettes du monde entier, comme Philippe Genty l’avait fait dans les années 1960 ans. Pensons à des documentaires que l’UNIMA pourrait soutenir et développer. Pensons à cette proposition de la Commission Recherche de créer des projets autour de la question de la frontière. Pensons à des projets dans les écoles de marionnettes, qui, toutes de près ou de loin, sont liés à l’UNIMA et à son histoire. Nous invitons chaque centre de préparer des propositions pour le futur de l’UNIMA et de répondre à cette question toute simple « c’est quoi l’UNIMA ? » par une petite vidéo pour le lundi 20 mars 2024.
Les projets « Eccentrics », tels que proposés dans ma précédente lettre pour développer des nouvelles manières de collaborations et de solidarités entre les Centres UNIMA, ont connu un très grand succès à Mostar (Bosnie-Herzégovine) lors de la 3ème édition du festival FLUM du Pozoriste Lutaku v Mostaru (25 au 29 septembre 2023). Le projet d’UNIMA PUPPETRY COLLABORATORIUM, sous le patronage du bureau de liaison des ONG UNESCO, mené par l’UNIMA Croatia, l’UNIMA Ireland, et le théâtre Pozoriste de Mostar, et d’autres centres de Norvège, Bulgarie, du British Unima, de Belgique, de l’Ukraine, de la Corée du Sud et des centres en Afrique comme l’Algérie, le Kenya, le Togo et l’Afrique du Sud. Un ensemble de programme et d’activités avait été prévu, notamment l’entretien avec le maître slovène Edi Majaron, directeur du théâtre de Mostar dans les années 1980, une réunion professionnelle pour les scénographes des différents centres présents, mais surtout cet atelier avec les enfants des différentes communautés de Mostar (bosniaque, serbe et croate) pour l’happening du lancement des bateaux-lanternes sous le pont le jeudi 28 septembre 2023, et aussi l’installation RELATION-ships par les artistes scénographes Claudia Lamentea et Tiina Suhonen. Un nouveau projet 2024 visera à développer des liens entre le centre de l’UNIMA Colombia, de l’UNIMA Kenya et d’autres centres encore. Parallèlement aux projets Eccentrics, des projets de décentralisation, nous l’espérons, verront le jour très prochainement en Afrique.
Depuis le Comité Exécutif du 16 novembre 2023, un protocole UNIMA, que j’ai proposé, a été approuvé à l’unanimité et est en train d’être mis en place pour la possibilité d’octroi de fonds pour tout projet, venant des Commission, mais aussi des Centres et des membres. Cette possibilité de fonds UNIMA vise à promouvoir des collaborations et des solidarités entre les centres et visent à développer les projets Eccentrics. Un calendrier avec deux dates limites par an est mis en place. La première campagne se lance et se terminera le 15 février 2024. Toute information supplémentaire est possible au contact@unima.org. Nous aurons aussi très prochainement un nouveau collaborateur en tant que coordinateur communications numériques au sein de l’équipe UNIMA. La procédure de sélection est en cours – la date des candidatures est close depuis le vendredi 15 décembre ; la campagne avait été lancé le vendredi 3 novembre. Nous espérons l’accueillir dès le 15 janvier 2024. Nous remercions l’aide et les contributions techniques, organisationnelles et communicationnelles d’Artsolute et de notre conseiller international et supplémentaire UNIMA International, Terence Tan de nous avoir aidé pour le succès du Conseil de Bali et dans les tâches de contact backoffice comme communicationnel des projets de juillet 2022-janvier 2024.
L’année 2024 est aussi l’année des candidatures des futurs Membres Exécutifs de l’UNIMA International. Un comité d’élection a été élu lors du Conseil de Bali, avec 5 membres, tenant compte de la représentativité géographique : Beth Bado (Brésil), pour le contient Sud-Américain et Américain, Phylmon Odhiambo (Kenya) représentant l’Afrique, Dimas Samodra (Indonésie) représentant l’Asie et l’Pacifique, Roberta Colombo (Italie) et Svetlomira Stoyanova (Bulgarie, présidente du Comité d’élection) représentant l’ Europe. D’ores et déjà, vous pouvez envoyer votre candidature. Une page présentant les membres du Comité d’élection est déjà mise en ligne (https://www.unima.org/fr/commissionelections-2023-27/), les règles pour la candidature et le contact pour le Comité d’élection seront mis en ligne, comme un email pour les contacter. Les candidatures se terminreront 9 mois avant le Congrès International de Chuncheon, prévu du 23 au 30 mai 2025. La date-limite est donc le 23 septembre 2024.
De très belles fêtes et beaucoup de créations en 2024 !
Dimitri Jageneau, Secrétaire général de l’UNIMA