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Union Internationale de la Marionnette

ONG - Partenaire officiel de l'Unesco

Actualités

  • Photo de la marionnette géométrique construite par Buckmeister Füller pour Bill Baird en 1958, et disparu en 1987, merci à l’artiste Zaven Paré de me l’avoir partagé.

Des lanternes magiques, de la corporalité de la poupée, et de la capacité,

« la marionnette est née à la première aube, lorsque le premier homme a vu pour la première fois sa propre ombre et a découvert que c’était lui et en même temps que ce n’était pas lui. C’est pourquoi la marionnette, comme son ombre, vivra avec lui et mourra avec lui. »

       (Javier Villafane)

Crier en plein jour que les mots ne valent que ce que valent des mots devant les atrocités, des outils peut-être ou des moyens toujours pour construire des passages sur des abymes ; Affirmer que les marionnettes ne sont bien sûr que des marionnettes et bien plus encore ; Ouvrir et comprendre que l’ouverture ne l’est jamais autant qu’elle est remise en question par des faits qui peuvent, réversibles, projeter ou juste s’arrêter. Anticiper, c’est aussi apprendre à désapprendre et essayer – les erreurs ne seraient pas que des brousailles d’épines.

Dans ces temps d’obscurité, les jeux de lumière sont d’autant plus importantes qu’elles racontent des histoires, des trajectoires et des fuites en avant pour toujours ne plus et différemment. Est-ce une erreur de lancer pour faire rebondir, à la surface des choses, des échos qui rebondissent et font cercles ? Ces échos ne sont-ils que des pierres lancées sur cette surface ? Pourquoi ne pas regarder les processus et les changements, pourquoi ne pas comprendre que les réponses changent en avant les miroirs pour des réalités qui peuvent se rencontrer et que le réel est aussi un exercice de créativité.

Les projets Eccentrics sont ces échos ou peut-être ces pierres plates et lisses qu’un enfant lance à la surface pour faire cercles, des résonances peut-être qui, loin d’être abstraites, font cercles pour créer des collaborations avec les centres et les membres. Le désir de lien et de (re)connecter, de provoquer des dynamiques, grâce à des soutiens financiers et volontaires, de lancer l’hospitalité du geste, du mot et de l’idée. Le succès de FLUM de Mostar et de la rencontre avec l’UNIMA International lors du festival SLUK de juin 2023 (après le Conseil de Bali) fera partie du possible et de l’impossible, du merveilleux qui arrivent parfois. Dans ces rencontres, quatre centres, Irlande, Ukraine, Croatie, Corée du Sud, se sont mis d’accord d’aider la nouvelle représentation de Bosnie-Herzégovine, dormante depuis plus de 15 ans, lors d’un festival dans une ville meurtrie par une guerre fratricide des années 1990. Que l’UNIMA Croatie soit remerciée pour m’avoir invité et m’avoir aidé à développer ces pensées pour un UNIMA que beaucoup d’entre nous veulent autrement, comme tous les centres présents à cette rencontre de début juin 2023. Le projet UNIMA Collaboratorium est une expérience de l’UNIMA Eccentrics entre ces 4 centres à la demande d’un projet ouvert avec la Bosnie-Herzégovine et avec le directeur Edin Kmetas du festival FLUM.

L’UNIMA International, c’est aussi la volonté de créer des projets et des centres partout dans le monde, de connecter les centres et de lancer des projets entre les centres et les membres. Le projet Pro-vocation est l’un de ces miracles que l’UNIMA peut créer, pour que les marionnettes du monde entier s’exaltent pour des contacts et des projets encore plus prometteurs. Cette volonté est une volonté de nouvelles manières de collaborer et de travailler dans une visibilité plus grande et dans une dynamique de circularité entre membres, centres et la vision de l’UNIMA International. Cette dynamique Eccentrics est une révolution de mentalité, non pas pour mettre en lumière un membre ou un projet, mais créer cette dynamique multiple partout et différemment, avec différentes possibilités de combinaison entre centres et à l’écoute d’initiative des membres. Le projet pousse le geste et l’envie, le geste pousse l’idée, comme l’idée pousse le geste. L’idée est désappropriation pour qu’elle puisse se propager autrement et ailleurs. Le geste apprend la désappropriation du geste et de l’idée.

Pourquoi ne pas penser des projets de créativité entre les centres, que ce soit sur des sujets de coopération, ou de résidence de création, ou d’invitation à discussion et de partages de pratiques, ou d’ateliers, ou de mise en lumières des artistes et des pratiques contemporaines ou/et traditionnelles, d’échange de jeunes marionnettistes ou de mise en places de projets d’échange entre festivals dans une volonté écoresponsable dans une même région. Pourquoi ne pas créer de la décentralisation comme aussi des projets (im)possibles entre différentes régions limitrophes et même (trans-)continentales, pour créer des circularités vertueuses.

Pourquoi ne pas développer les moyens de nos ambitions ? Pourquoi ne pas ouvrir l’UNIMA international à la créativité des projets venant de centres, et penser l’UNIMA international comme un relais ou un projecteur qui donne naissance à des gestes de créateurs et de créations entre centres et membres, pour pousser toujours plus dans des jeux de lumière ? Pourquoi ne pas démultiplier des projets transversaux avec les Centres avec les commissions ou sans, développer des projets internationaux de l’UNIMA International avec les centres nationaux et des projets des Centres nationaux avec l’UNIMA International  ? Pourquoi ne pas démultiplier la représentativité de l’UNIMA International dans l’ensemble des organisations internationales du domaine socio-culturel international, dans chaque région et dans chaque continent ?  L’UNIMA est un réseau de contacts, d’échange et aussi de créativités.

En ces temps de fin d’année et de nouvelle année, qui va nous faire basculer dans un autre quart de siècle, et dans une autre moitié de décennie, dans ce future année de basculement, et de Congrès de Chuncheon (du 23 au 30 mai 2025) pour l’horizon des 100 ans, nous vous invitons tous autant que possibles de venir et/ ou de participer par vos présences, vos écoutes et vos interrogations, physiquement et/ ou digitalement, en soutenant, en diffusant et en discutant, et en proposant les projets de cette horizon. Apprendre à désapprendre, anticiper, et provoquer des jeux de lumières et des processus, des possibles et aussi des rêveries.  Les rapports des centres doivent nous parvenir avant la fin de janvier 2025 (maximum 3 pages). La Journée Mondiale de la Marionnette 2025 posera la question du rêve de la marionnette, de l’Intelligence Artificielle et de la robotique.  Vos évènements, nous vous demandons de les inscrire avant le 15 février 2025 et vos vidéos avant le 28 février. D’ores et déjà, nous vous remercions de votre enthousiasme et de vos participations.

De joyeuses fêtes de fin d’année et beaucoup de lumières vertigineuses, 

Dimitri Jageneau

Secrétaire-général de l’UNIMA