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Union Internationale de la Marionnette

ONG - Partenaire officiel de l'Unesco

Message International de Dadi Pudumjee – 21 mars 2019

Dernière modification: 14-03-2019

Mes chers amis marionnettistes, membres de l’UNIMA, et estimés collègues présents, ce jour, avec nous, dans le monde entier, je vous salue tous.

Quand il me fut demandé d’écrire le message de l’UNIMA pour la Journée mondiale de la Marionnette 2019, j’ai été touché plus que je ne l’aurais pensé par ce grand honneur et ce privilège de m’adresser à vous tous dans le cadre du 90e anniversaire de notre grande organisation, l’Union internationale de la Marionnette – UNIMA.

Je suis fier de partager avec vous le fait que nous sommes la plus ancienne organisation de théâtres de marionnettes dans le monde. Tradition, talent, imagination et travail continu, tels sont les piliers solides qui soutiennent l’UNIMA – com- me on peut le constater avec fierté lorsque nous tournons nos regards vers notre histoire et notre héritage. Ce sont nos membres fondateurs et tous ceux qui ont porté ce travail visionnaire qui ont façonné le monde de l’art de la marionnette. Certains sont encore parmi nous aujourd’hui, d’autres habitent nos mémoires mais leurs idéaux, leurs valeurs, leur hérita- ge artistique et, par-dessus tout, leur empathie, se perpétuent au travers de nos plus de 90 centres nationaux et de leurs représentants dans le monde entier.

Dès ses tout débuts, l’UNIMA est connue pour être une plateforme destinée à enrichir, soutenir, échanger et partager des idées créatives, de la réflexion et des réalisations. En cette année du 90e anniversaire de l’UNIMA, notre engage- ment doit être tourné vers les nouvelles générations de jeunes marionnettistes qui arrivent, aussi bien traditionnels que contemporains, qui réalisent les plus beaux fruits de leur imagination, de leur créativité, de leurs réflexions. Nous sommes maintenant sur la passerelle, si je peux m’exprimer ainsi, portant le bagage des générations précédentes, nous réinven- tant nous-mêmes et regardant vers un futur lumineux et positif.

Nous vivons aujourd’hui dans une ère de la technologie et de changement qui ouvrent des perspectives immenses à l’art de la marionnette et à l’UNIMA afin d’attirer de nouveaux publics, d’utiliser les marionnettes pour raconter des histoires de façons plus vivantes, pour créer et développer de nouveaux modèles de diffusion et de nouveaux dispositifs pour exposer notre travail.

Souvent, j’entends poser la question : « Mais pourquoi l’UNIMA ? ». A cette question, je réponds que l’UNIMA est une grande famille qui dispose de Ressources Humaines disponibles dans le monde entier ; c’est cela qui constitue son essence-même et détermine la raison de son existence. Nous disposons d’une énorme armée volontaire d’individus à travers le monde qui, toujours, sont prêts à aider et à déployer tous les talents.

Qu’est-ce qui nous attire ainsi dans ce processus consistant à donner, nous-mêmes, vie ? Est-ce le fait de transformer l’inanimé en animé et d’être ainsi capables d’exprimer en un millier de mots ce qu’un acteur humain ne saurait faire de cette manière, ou d’avoir la liberté de le faire ainsi, ou encore est-ce ce que nous nous ressentons nous-mêmes en tant que créateurs manipulant nos sujets ? Quoi qu’il en soit, tout autour du monde, les marionnettes ont exprimé, joué, com- battu, aimé et relié nos nombreux souvenirs du passé au présent. Nous apprenons à une nouvelle génération que nous devons tenir à nos valeurs et traditions du passé tout en étant continuellement ouverts à de nouvelles idées.

Célébrons alors, non seulement cet amour pour l’art de la marionnette mais, par-dessus tout, essayons de comprendre les différences existant entre nations et cultures qui doivent se rapprocher et s’effacer par une célébration telle que celle de ce jour. Cette organisation et cette forme d’art nous permettent de promouvoir les valeurs humaines les plus nobles parmi lesquelles la paix, la compréhension mutuelle entre les peuples quelles que soient leurs origines politiques, leurs convictions religieuses, leurs différences de cultures et cela en accord avec le respect des droits humains fondamentaux tels qu’ils ont été définis par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme des Nations Unies. Présente dans plus de 90 pays, l’UNIMA est une plateforme d’échanges et de partages entre les gens qui pratiquent l’art de la marionnette, la recherche, qui s’intéressent à l’histoire et qui sont passionnés par cette discipline artistique.

En cette Journée mondiale de la Marionnette, je me réjouis de constater qu’en notre qualité d’organisation, nous avons réussi à atteindre tant de gens, tant de communautés à travers le monde et tout particulièrement dans des régions défa- vorisées pour lesquelles la possibilité de faire l’expérience du théâtre de marionnettes aurait sinon été inexistante. C’est un honneur et un privilège de travailler avec vous tous, en ma qualité de président de l’UNIMA. Au fil de mes voyages et de mes collaborations en tant que président, j’ai ressenti fortement un sentiment d’unité entre les marionnettistes tout autour du monde ; il y a en chacun de vous une flamme qui vous garde en mouvement quelle que soit la situation ; il y a toujours un sourire quand nous nous rencontrons et quand nous échangeons nos réflexions et nos idées. J’ai pu cultiver de grandes amitiés et construire une merveilleuse famille à travers le monde… c’est ce que j’emporterai avec moi pour le reste de mes jours.


Dadi D. Pudumjee

Dadi D. Pudumjee est un de ces artistes et metteurs en scène indiens pratiquant une marionnette moder- ne et créative. Après avoir commencé la marionnette comme un passe-temps dans sa ville natale Pune, en Inde, il obtient un diplôme en économie avant de rejoindre le NID-National Institute of Design (Institut national de design) à Ahmedabad, dans le département de communication visuelle. Il rejoint à Ahmeda- bad la section marionnettes dirigée par le regretté Meher R. Contractor de l’Académie des arts de la scè- ne Darpana et son passe-temps pour le théâtre de marionnette s’y formalise en pratique professionnelle.

En 1972, sa participation au festival international de marionnettes à Charleville-Mézières et au congrès de l’UNIMA lui permet d’entrer en contact avec de nombreux marionnettistes et leur art. Un héritage qu’il perpétue encore aujourd’hui.

En 1976, grâce à une bourse d’Unima Suède et de l’institut suédois, il est invité au Marionette Thea-
tre Institute (Institut de théâtre de marionnette) de Stockholm en Suède, sous la direction de Michael Meschke. Il y suit également un atelier de formation sur la marionnette Bunraku et sa manipulation sous la direction du maître marionnettiste Sennosuke Yoshida d’Osaka au Japon.

Plus tard il rejoint en tant que pédagogue en théâtre de marionnettes et de création, le théâtre Vår Barn och Ungdoms, le théâtre pour enfants et jeunes de Stockholm dirigé par Gunter Wetzel.

Il travaille ensuite comme metteur en scène invité pour le Puppen Theatre – RDA de Berlin (1979). Il fonde et dirige le Sutradhar Puppet Theatre – India (1980-1986), puis le Ishara Puppet Theatre Delhi (à partir de 1986), et est aujourd’hui administrateur de l’Ishara Puppet Theatre Trust. Il est par ailleurs directeur artisti- que du festival annuel Ishara International puppet festival Delhi, qui organise sa 17e édition en 2019.

Il a créé des marionnettes pour de nombreuses émissions de télévision, et pour des séries, des exposi- tions, des pavillons, des spectacles de danse, des opéras et des festivités.

Il a été commissaire de l’exposition Man Mind and Mask pour l’IGNCA en 1998 et pour l’exposition Putul Yatra composé de marionnettes provenant des archives de la Sangeet Natak Akademi Delhi pour Tolosa (Espagne).

Il a coordonné la réunion de la commission Asie-Pacifique de l’UNIMA à Chennai en 2002 et la réunion du comité exécutif de l’UNIMA à Delhi en 2004.

Il a coordonné et animé des ateliers de marionnettes et arts connexes pour diverses agences, écoles et institutions à Delhi et à l’étranger, et a encadré des étudiants lors de masterclass et de cours préparatoi- res organisés par UNIMA Inde.

Il est directeur et chef du projet UNESCO UE avec SBT DELHI (Salaam Baalak Trust Delhi) d’un program- me sur le VIH / sida et la toxicomanie, qui utilise la marionnette pour sensibiliser au VIH et mettre en place des traitements de la toxicomanie à Delhi et dans ses environs. Plus de 100 représentations des trois spectacles «Chunouti the challenge», «Nazre Kholo» et «Chakravyu», ont été présentées à Delhi, Chandi- ghar, Mumbai, Dhera Dhun, pour des écoles, des communautés, des ONG, etc.

Dadi Pudumjee et le théâtre de marionnettes Ishara ont joué, présenté des exposés et animé des ateliers au Japon, en Australie, en Indonésie, en Chine, au Sri Lanka, en Russie, en Ouzbékistan, en Iran, en Suède, en Allemagne, en Suisse, en Espagne, en Italie, en Allemagne, au Royaume-Uni, Écosse, Canada, États-Unis, Brésil et Mexique.

Positions officielles tenues

Président de l’UNIMA (Union Internationale de la Marionnette) dans son 3e mandat – www.unima.org Vice-président du comité exécutif de l’UNIMA, 1992 à 2004.
Président sortant de la Commission Asie-Pacifique UNIMA.
Président sortant UNIMA Inde.
Fondateur rédacteur en chef de la lettre d’information UNIMA Inde, Sutradhar.
2019, Membre du Conseil général Académie Sangeet Natak.
Administrateur du Centre national de soutien au folklore de Chennai.
Membre du projet Parsi Zorastrien – Projet de préservation du patrimoine culturel tangible UNESCO.

Pour sa contribution aux prix de la marionnette

Lauréat du prix national Padamashri, par le président de l’Inde, mars 2011.
Sangeet Natak Academy – Prix national pour son travail dans la marionnette, 1992.
Prix Sanskriti Pratisthan pour la marionnette, Delhi.
Prix pour marionnette Delhi Natya Sangh.
Lauréat du Delhi Parsee Anjuman cultural.


Zahra Sabri. Auteure de l’affiche

Zahra Khyali Sabri est une metteure en scène, scénographe, conceptrice et constructrice de marionne- tte iranienne et dirige la compagnie Yase Taman. Elle est née en 1967 à Téhéran, en Iran. Elle a formé le groupe Yase Taman en 1990 après une licence de scénographie.

A l’orée des 30 ans de sa présence dans le monde du théâtre, elle parvient à la conclusion que si les marionnettes en étaient retirées, sa présence dans ce monde prendrait définitivement fin.

« Je suis si heureuse que les marionnettes soient patientes et puissantes, et qu’elles continuent de vivre dans toutes les situations. Elles me font continuer à vivre au théâtre ».