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Union Internationale de la Marionnette

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Message International de Behrooz Gharibpour – 21 mars 2015

Dernière modification: 15-12-2016

J’avais dix ans lorsque j’ai vu mon premier spectacle de marionnettes traditionnelles. J’avais dix ans lorsque je suis tombé amoureux de « Mubarak », un amour qui a perduré plus d’un demi siècle et occupe toujours tout mon esprit et mon être.

J’étais âgé de vingt ans quand, entraîné par cette passion, j’explorais chaque allée, chaque rue de Téhéran cherchant les anciens artistes, las et ridés pour les ramener à la vie et les introduire dans des cercles artistiques et des classes universitaires, dans l’espoir que d’autres tomberaient amoureux de mes idoles.

Á cette époque, je m’imaginais le seul aussi passionné dans le monde, mais rapidement, je réalisai que non et voyageai aux quatre coins du monde afin de découvrir la fascination générale pour la marionnette, des rassemblements d’admirateurs du théâtre de marionnettes, en tout lieu, Italie, Royaume Uni, Inde, Chine, Russie, États-Unis, France, Allemagne et ailleurs.

Je fus en extase découvrant que, non seulement, je n’étais pas seul, mais un parmi des millions d’êtres à aimer la marionnette. Tout comme « Mubarak » n’est que l’une parmi des dizaines de marionnettes qui, depuis des siècles, utilisent comédie et sarcasmes pour instiller l’espoir et mettre un sourire sur le visage d’hommes, de femmes, d’enfants, trop souvent saisis par la peur, la peine dans un monde de guerres, de pauvreté, violence, et précarités.

J’ai la profonde conviction que la découverte de la marionnette a eu un effet tout aussi transformateur que la découverte de la roue, et a été au moins aussi efficace pour réduire les distances et les fossés de la communication entre nous.

C’est peut être pourquoi même une pièce de marionnette profondément philosophique a la capacité de réveiller une partie de l’enfance dans la conscience des publics, qui s’émancipent alors des illusions de l’âge et du temps, et découvrent un monde fantastique où des objets faits de bois et autres matières inanimées prennent vie.

Peut être la plus grande responsabilité de tout artiste dans le domaine de la marionnette, indépendamment de sa langue, nationalité ou formation, est de réveiller cet « enfant » dans le cœur des millions de semblables qui ont pollué notre monde par le sang et la violence.

La marionnette et nous, les admirateurs de cette relique précieuse venant de nos ancêtres, avons donc la responsabilité d’aider à réduire le mal et l’animosité dans notre famille d’humains, et d’aider à rappeler au monde de l’enfance, ses joies et ses merveilleux rêves…

Aujourd’hui appartient à ceux qui réveillent en nous l’enfant, une journée pour tous ceux qui aiment la marionnette de tout cœur:
Joyeuse journée mondiale de la marionnette.

Behrooz Gharibpour

Behrooz Gharibpour

Behrooz Gharibpour – Photo : Ehsan Neghabat

Behrooz Gharibpour est né à Sanandadj (centre du Kurdistan Iranien) le 19 Septembre 1950.
Il a des activités dans le Théâtre depuis l’âge de 14 ans et a toujours continué jusque aujourd’hui.

Il a étudié en Iran: Université de Téhéran, Département des Arts Théâtraux de la Faculté (1970-1974) et en Italie: Accademia d ́Arte Drammatica Silvio d ́Amico (1977-1979).

L’attention de Behrooz Gharibpour s’est portée sur de nombreux différents domaines, mais tous n’ont eu et n’ont qu’un seul but: L’expansion de l’espace culturel en Iran: comme concepteur et manager.

  • En fondant un Théâtre permanent pour Enfants (Centre du Théâtre et Théâtre de Marionnette pour Enfants & Jeune Adulte) 1980.
  • En transformant les Abattoirs de Téhéran en Centre Culturel Bahman, 1991.
  • En transformant l’ex Quartier Général de l’Armée en un Forum pour les Artistes Iraniens, 2000.
  • En faisant de l’ancien atelier un Opéra permanent de la Marionnette: Ferdowsi Hall, 2002.
  • Transformant l’ancienne maison d’un des célèbres acteurs, Entezami, en Musée du Théâtre, 2014.

Behrooz Gharibpour, après plus de quatre décennies d’une vie artistique et différentes positions nationales et internationales, obtenant une reconnaissance internationale, et dirigeant plusieurs troupes de théâtre importantes comme « Les Misérables » de Victor Hugo, la Case de l’Oncle Tom de Harriet Beecher Stowe et autres, reporta son attention de nouveau plus particulièrement sur le théâtre de marionnettes et fonde le plus grand Groupe de Théâtre de Marionnettes: Compagnie de Théâtre de Marionnettes Aran et créé en parallèle un Opéra National basé sur la musique Iranienne.

Behrouz Gharibpour, durant les dix ans de sa carrière, a mis en scène: Rostam & Sohrab, Macbeth, Ashura, Rumi, Hafez,Layli va Majnoon et…
Behrooz Gharibpour a reçu les titres de Docteur Honoraire de l’Université de Théâtre & Cinéma de Géorgie – Tbilissi 2013 et Chevalier en Italie, 2015.

L’UNIMA remercie Mani Hamidi pour la traduction du Farsi, Idoya Otegui pour la traduction en Espagnol et Fabrice Guilliot pour celle en Français.

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