“Caminante, no hay camino, se hace camino al andar”

« Voyageur, il n’y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant »

– Antonio Machado

La vie semble marquer une pause, alors que nous inclinons la tête devant une amie qui nous a quittés aujourd’hui, laissant derrière elle un héritage que l’on n’oubliera jamais. 

Guadalupe Tempestini, décembre 1945 – juin 2025

Membre d’honneur de l’UNIMA Internationale (2021). Membre du Comité Exécutif de l’UNIMA Internationale (1984–1996), élue pour trois mandats lors des congrès de Dresde (Allemagne, 1984), Nagoya (Japon, 1988) et Ljubljana (Slovénie, 1992). Membre de la Commission Amérique latine de l’UNIMA Internationale. Conseillère internationale représentant l’Espagne auprès de l’UNIMA Internationale (1984).

Co-fondatrice de l’UNIMA Argentine, Guadalupe Tempestini a joué un rôle clé lors du 13ᵉ Congrès de l’UNIMA en 1980 à Washington D.C., États-Unis. Elle y a proposé la candidature de Jacques Félix au poste de Secrétaire général de l’UNIMA — avec le soutien des délégués latino-américains — une nomination qui a conduit à son élection et marqué le début d’un nouveau chapitre dans l’histoire de l’UNIMA avec Charleville-Mézières.

Elle a également proposé l’ajout de l’espagnol comme langue officielle de l’UNIMA, aux côtés de l’anglais, du français, du russe et de l’allemand — une étape importante dans l’histoire de l’association.

Guadalupe Tempestini était anthropologue et sociologue, diplômée de l’Université nationale de Rosario, en Argentine. Exilée d’Argentine en 1981, elle s’installe avec sa famille — son compagnon Alcides Moreno et leurs deux jeunes enfants, Bárbara et Lucas — à Séville, en Espagne. Malgré une situation difficile, Guadalupe y poursuit son travail en faveur de la défense et de la promotion de l’art de la marionnette dans son sens le plus large. En témoigne la création de l’UNIMA Andalousie en 1981, avant même celle de la Fédération UNIMA Espagne fondée en 1984.

La création d’UNIMA Andalousie a marqué un tournant pour l’art de la marionnette, non seulement en Andalousie mais dans toute l’Espagne. Cela a permis de promouvoir de nombreuses activités telles que la Foire internationale de la marionnette (1981), les cours de marionnettes destinés aux latino-américains hispanophones organisés par le Conseil provincial et l’Institut de théâtre de Séville, l’atelier de marionnettes de Gelves, et la spécialisation du Théâtre Alameda en théâtre pour enfants. Ces réalisations ont fait passer le nombre de compagnies de théâtre de marionnettes de quatre en 1981 à plus de trente aujourd’hui.

Une série de formations ont eu lieu lors de la Feria Internacional del Títere de Sevilla, organisées avec le soutien de la Fédération UNIMA Espagne, d’UNIMA Andalousie, de la Commission Amérique latine de l’UNIMA Internationale, et financées par la Mairie de Séville. Ces cours ont accueilli à Séville les plus grands créateurs, artistes et maîtres du monde, parmi lesquels : Henryk Jurkowski, Margareta Niculescu, Philippe Genty, Román Paska, Yang Feng, Carlos Aladro, Joan Baixas, Claudio Hochman, Mauricio Kartun, Massimo Schuster, Peter Schumann, Alain Lecucq, Michael Meschke, Greta Bruggeman, Sylvie Osman, Albrecht Roser, Henric Jurkowski, Irina Niculescu, Jean-Pierre Lescot, et bien d’autres encore.

Elle a lancé des bourses et des prix pour les marionnettistes latino-américains et espagnols, des artistes qui se sont fait un nom grâce à ces encouragements.

Guadalupe Tempestini, comme beaucoup d’entre nous dans le monde la connaissions, a toujours été à l’avant-garde, soutenant marionnettistes et marionnettes.

Nous avons perdu l’une de nos géantes — de l’Espagne et du monde.

Adieu, chère amie. Tu seras toujours dans nos mémoires — pour tout ce que tu as fait pour nous, pour ton sourire magnifique et ton esprit.

Nous ne t’oublierons pas, car tu continueras à nous guider.

Amen.

Au nom du Comité exécutif de l’UNIMA et de l’UNIMA Internationale
— Dadi D. Pudumjee
Président d’honneur de l’UNIMA